Une politique nationale qui qualifie et identifie le projet quel que soit le territoire
Cette politique est, avec l’accord de l’Etat, mise en œuvre par la CNAF depuis 1971, financée par le biais de prestations de service collective les distinguant des « classiques » prestations de service individuelles aux familles.
Elle est fondée sur l’attribution d’un agrément national (dont les CAF depuis 1995 ont la responsabilité) basé sur l’élaboration collective d’un projet de développement social local, un projet émanant d’habitants.
Cet agrément repose sur l’identification d’une fonction dite « d’animation globale et de coordination ». Cette fonction renvoie à la manière de faire des Centres Sociaux – répondre globalement aux besoins individuels et collectifs, mettre en relation différentes problématiques sans lien a priori (des parents en demande de temps pour « souffler », avoir du temps sans les enfants / des personnes retraitées isolées : mise en place d’un mode de garde solidaire) – et donc à une organisation et des moyens spécifiques.
Cet agrément renvoie également à des missions attendues du Centre Social :
- Un équipement de quartier à vocation sociale globale, ouvert à l’ensemble de la population habitant à proximité, offrant accueil, animation, activités et services à finalité sociale.
- Un équipement à vocation familiale et pluri-générationnelle, lieu d’échanges et de rencontres entre les générations, favorisant le développement des liens sociaux et familiaux.
- Un lieu d’animation de la vie sociale, il prend en compte l’expression des demandes et des initiatives des usagers et des habitants et favorise le développement de la vie associative.
- Un lieu d’interventions sociales concertées et novatrices. Compte tenu de son action généraliste et innovante, concertée et négociée, le centre social contribue au développement des partenariats sous toutes les formes.
Un ancrage territorial qui singularise le projet à partir des réalités locales
Le centre social est un système d’action volontaire qui mobilise les ressources du territoire et croise des besoins sociaux et des éléments de politique publique.
L’élaboration du projet s’appuie donc sur par une démarche impliquant très largement l’ensemble des acteurs du territoire et prenant en compte :
- Les réalités de vie des habitants du territoire
- Les politiques publiques agissant sur le territoire : la collectivité (commune ou communauté de communes), le Conseil Général, l’Etat, la CAF, la Mutualité Sociale Agricole (milieu rural). Le processus de décentralisation s’étant encore approfondi ces dernières années, l’analyse des projets de la collectivité locale est centrale pour construire des réponses complémentaires, répondant à des enjeux repérés par la collectivité mais préservant la légitimité d’habitants à prendre des initiatives au côté de l’action publique.
- Les initiatives du maillage des acteurs associatifs
Une adhésion au réseau fédéral qui arrime à des valeurs, à des partis pris
- Adhérer au réseau fédéral signifie très concrètement la mise en pratique de valeurs dans l’action et le fonctionnement quotidiens du Centre. Au-delà des mots eux-mêmes, Dignité – Démocratie – Solidarité – Citoyenneté, il s’agit bien là de boussoles, de caps non négociables. Appartenir au réseau fédéral, c’est aussi reconnaître la capacité des habitants à décider et à organiser les solutions solidaires à leurs préoccupations quotidiennes.
- Pour le réseau fédéré, le Centre Social est un projet, acteur du développement des personnes et du territoire, vecteur de transformation sociale. Certes dans ce projet, on trouve des activités et des services en réponse à des besoins du territoire, mais ces activités et ces services sont surtout des prétextes à la rencontre, aux dynamiques collectives et à l’engagement des habitants
- Des manières d’agir, en accord avec le projet et les valeurs, basée sur une gouvernance d’habitants et associant au quotidien des bénévoles et l’équipe salariée. Agir dans un Centre Social suppose accueil, écoute, proximité, coopération avec les partenaires du territoire. Qui dit « projet » dit part d’inconnue, expérience, prise de risque
- Au final c’est une exigence de développer un projet qui produit de l’émancipation en créant les conditions de l’autonomie pour les personnes, c’est le souci de contribuer à une société civile active qui se positionne sur les questions de société.